Monday 13 August 2007

L.kouyaté ou un PM?

C'est avec surprise que j'ai lu successivement et respectivement le Professeur Lansiné Kaba sur Tamsirnews et Mr Bah Oury sur le site UFDG dire qu'il faut une cohabitation réussie entre le Premier Ministre et le Président de la République. J'en surprendrai aussi plus d'un par ce propos; car tout le monde souhaite le succé du processus entamé. Plus loin vous verrez où je veux en venir.
Le langage étant source de mal entendu, qu'entendent ils par cohabitation "réussie"?
Est-ce un PM soumis par souci d'éviter toute confrontation ou est-ce un Président assistant passif le Pouvoir lui échapper? L'un ou l'autre des cas n'est une option ni pour lui ni pour nous!
Dans la première éventualité, pourquoi alors avoir refuser la nomination d'Eugène Camara? On ne pouvait avoir meilleure cohabitation!
Sommes nous tous d'accord sur notre objectif et la mission du "Premier Ministre, Chef du Gouvernement"; surtout sur les voies et moyens à utiliser?
Si je ne m'abuse, cette personne imposée au Général (normalement pas son choix) sensée être de consensus avait et a (sauf nouvelle donne) pour mission selon les accords dits "tripartites" de nommer aux postes civiles (ambassadeurs compris), faire de la Banque Centrale une entité indépendante de l'Exécutif, organiser les élections législatives de façon transparente et juste.
Vous conviendrez avec mois qu'eau, électricité et tout le reste contribuant au bien-être des Guinéens auraient été alors les bénéfices collatéraux de la réussite des principaux points de l'accord, particulièrement concernant les ressources humaines. La résolution de ces problèmes ne saurait être considéré comme un épiphénomène car conditionnés par le succé des mesures préconisées dans l'Accord.
Mr Bah Oury dit dans l'interview:"Tant qu'il drainera un soutien massif de la population, le PM ne court aucun risque mais au moindre faux pas (…)". Ce que la plupart pensent. Et voilà, à mon avis, le seul et unique atout du PM pour mener á bien sa mission. Seul Lansana Kouyaté semble ou feint de ne pas avoir compris. Et ce faux pas a été commis en ignorant les Forces du Changement au lieu d'en être le leader. L'intervention des populations de Dubreka (fief de Conté) pour imposer le nouveau préfet corrobore cette analyse. Pensez vous que quelqu'un aurait oser braver notre Général il y a seulement 12 mois? J'en doute!

Si le choix d'un PM en théorie indépendant de Conté a été la condition sine qua non du compromis, c'est pour appliquer au forceps si nécessaire les accords avec ou sans la bénédiction du Général. Et sauf méprise de ma part, là réside la substance et l'esprit de ces accords tripartites!
Ces accords sans cette interprétation deviennent caducs ainsi que le PM de "consensus" et n'ont plus aucun sens ; par conséquent autant laisser Lansana Conté choisir librement son "subordonné"(dixit Conté)!
Le Professeur Kaba quant à lui affirme que le PM a eu raison d'éviter la confrontation en évoquant successivement la légitimité du côté de Conté; son contrôle des "moyens de coercition" et que "on comprend alors que le Premier Ministre essaie de son mieux d'agir en leader responsable et déterminé." Et finalement que notre Général serait induit en erreur par son entourage quant à la loyauté de Lansana Kouyaté.
Ceci suscite quelques commentaires:
Tout d'abord s'il y a confrontation, celá ne pourra venir que du côté de Lansana Conté parce que le PM veut faire le travail pour lequel il a été débauché de Côte d'Ivoire.
Et á ce propos de grâce, soyons raisonnable:
- nous voulons une BCRG indépendante qui est la principale source de revenus du Général;
- nous voulons nommer aux postes civiles, prérogative que Conté utilise pour "s'acheter" la fidélité de nombreux Guinéens, donc pour asseoir aussi son pouvoir;
- last but not least, nous voulons une commission d'enquête qui menace de poursuites son fils aîné et peut être même sa personne, sans parler de l'affaire Sylla.
Et nous voulons une cohabitation réussie avec Lansana Conté????
Même si nous ne l'aimons pas, il ne faut quand même pas insulter son intelligence surtout qu'il a démontré qu'il est plus malin que beaucoup d'entre nous. Ne lui demandons pas de faire ce que ni vous ni moi aurions fait á sa place!
Ensuite, peut on substituer Chef du Gouvernement au terme "leader"? Ou bien, est-ce un lapsus révélateur sur les vraies intensions de Lansana Kouyaté? Le proche avenir nous le dira!
Quant á la détermination du PM, elle tarde á se manifester! Ce n'est pas parce qu'il veut éviter de confondre vitesse et précipitation qu'il doit faire du surplace!
Pour finir sur ces commentaires, je dirai que notre Général est tout sauf influençable sur sa façon de gouverner. Pour preuve, il est le seul au même poste depuis 1984, les autres autour de lui et son clan se renouvellent plutôt régulièrement: qui est le maître du jeu? Je regrette que le Professeur Kaba de par son analyse et approche ne contribue á remettre le Président Conté au coeur du processus en cours alors que les accords étaient sensés le marginaliser pour préparer sa succession bon gré, mal gré.

Encore une fois, que voulons nous exactement?
Nous sommes á un stade crucial de notre lutte où nos intérêts et ceux du Général sont divergeant et inconciliables. Si nous voulons vraiment aller de l'avant, il ne faut pas craindre de croiser le fer avec le Général nonobstant ses "moyens de coercition".
Le Peuple est toujours vainqueur à terme!
Deux choses, l'une: soit nous nous mettons à la hauteur du challenge en imposant le changement au Général, soit nous le laissons mourir au pouvoir tranquillement. Mais nous ne pouvons lui demander de nous aider à l'éliminer!

Tous ces débats des "pro" et "con"autour de Lansana Kouyaté m'amène á me demander qu'est ce qui est le plus important: Lansana Kouyaté ou la fonction de Premier Ministre avec les accords tripartites? Tant les intervenants manquent d'objectivité.
Si l'actuel PM avait pausé des actes concrets dans la ligne des attentes des Guinéens et sa mission, nous n'aurions ni base ni arguments de critiques. Dieu seul sait combien j'aurais souhaité être démenti par les actions de Kouyaté! Après 6 mois (1/2 année), quel problème a été, ne serait ce que, mis sur la table? Quel bilan peut il défendre á ce stade? Surtout ne mentionnez pas les propositions/promesses de financements qui ne sont pas plus importants du fait de la personnalité de Mr Kouyaté (malgré les insinuations trompeuses) mais plutôt conjoncturel en perspective d'une "détente" politique en Guinée.
Malheureusement, ce qui font l'apologie du PM ne basent pas leur soutien sur des réalisations concrètes et visibles de tous mais plutôt sur le simple fait (je dirais même, le syllogisme) que c'est Lansana Kouyaté donc on le soutient: c'est sa personne qui importerait plus que la mission pour laquelle il est venu. De ce fait, le paysage et les débats politiques s'en trouvent biaisés car Kouyaté est passé de héraut du Peuple á héro sans avoir encore rien fait, par la grâce de certains passés maîtres en la matière (ça ne vous rappelle pas un Colonel devenu Général en 1985?).
Les Guinéens sont comme une maladie auto-immune: nous nous détruisons tout seul lorsque personne ne le fait.
En fait, hélas, Conté peut dormir tranquille maintenant, les "auto anticorps"(pro et anti Kouyaté) sont rentrés en action.
Et si d'aventure toute la stratégie du PM reposait sur le résultat des audits pour partir á l'assaut du système de Conté, je crains qu'il ne se leurre car le camp adverse l'attend aussi de pied ferme.
De toute les façons, le compte á rebours a commencé et bientôt des légalistes, des pro ou anti Kouyaté et des pragmatiques, l'histoire ne nous dira pas qui avaient raison mais qui étaient les plus clairvoyants.

Sunday 5 August 2007

imbroglio a Conakry

L'actualité venant de Conakry ne peut nous laisser encore une fois indifférent. Cette semaine, il s'agit du sort de notre "pauvre" Premier Ministre qui serait brimé par notre Général? En effet, j'ai lu avec amusement que certains internautes éprouvaient de la compassion et de la sympathie pour le PM face à ses déboires prédictibles. Ma première surprise est que ceux qui écrivent sur le Net sont sensés être politiquement avertis et par conséquent, ils ne devraient pas se laisser surprendre par les événements de Conakry: Conte vs Kouyaté (vs= versus). Dire que Conté est le Problème est une Lapalissade que tout le monde sait et accepte! Mais réduire exclusivement tout au Général serait réducteur et simpliste: toute dictature/tyrannie repose sur des serviteurs/complices zélés réactionnaires pour consolider et maintenir le système avec une population soumise et une milice qui peut ou non prendre la forme d'une armée nationale. Pour preuve, le régime actuel est une version actualisée de celui de Sékou Touré. Le dictateur est mort mais le système lui a survécu en s'habillant différemment.
Dans notre cas, le sieur Mamadou Sylla est sans doute la pièce maîtresse autour de laquelle gravitent diverses personnes hypocrites et vénales au service de Conté aujourd'hui et d'un autre demain. En temps de guerre, pour atteindre le Commandant en chef, il faut d'abord mettre en déroute les troupes. Ce que L. Kouyaté n'a apparemment pas compris.
Conté ne fait que ce qu'il a à faire, c'est-à-dire user de toutes les stratégies pour garder le pouvoir. A nous, d'être plus futés et meilleur stratège: à la guerre comme à la guerre. Il ne faut quand même pas pousser notre naïveté au point d'espérer du Général, passivité ou collaboration pendant qu'on menace son meilleur ami/allié de saisis et peut être même de prison et que son fils est fortement soupçonné de violations de droits de l'homme!
Pour en revenir à notre "pauvre" PM, il ne commence à récolter que ce qu'il a semé.
En effet, une fois nommé il s'est comporté comme l'envoyé de Conté en snobant et ignorant tout le monde, tant il était sûr de lui. Au lieu de s'atteler à mettre en urgence une structure de travail et d'appui basée sur les Forces du Changement, il a opté pour des voyages de prestiges: rien ne sert de courir; il faut partir à point! Quel investisseur sérieux va mettre de l'argent dans un pays sans gouvernement stable (qui change tous les ans) et incertain de par l'état de santé du chef de l'Etat? Comme ils (bailleurs de fonds) le font partout, il y aura des accords de principe et des promesses, puis on verra…
Ce fut sa première erreur stratégique car pendant ses longues absences sans personne pour garder la maison, à la fois le PUP (M. Sylla compris) et Conté ont eu largement le temps de récupérer du KO technique infligé par les Forces du Changement. Ils ont refait leur force et se sont préparés à contre attaquer. Qu'espérait Lansana Kouyaté?
Comme fait le surfeur, il aurait dû profiter de la vague de popularité pour engager au forceps les premières mesures stipulées noir sur blanc et paraphées par L. Conté. Même une partie des militaires n'ont-ils pas scandés "Président" à son intention au camp Alpha Yaya? Au lieu de s'encombrer de scrupules à savoir s'il peut nommer aux postes civils sans que Conté ne contre signe, il aurait dû joué au borné et interpréter littéralement les accords tripartites. Soumettre à Conté ses projets et s'il ne réagit pas après quelques jours, estimer que : " qui ne dit mot, consent". Et pour une fois, s'inspirer de L.Sidimé et ses "considérant": en décrétant par délégation du Président selon les accords tripartites. En matière de droit, tout est question d'exégèse, même abusive si cela peut servir la cause (cf. Conté ou invasion d'Irak par USA & UK, etc.…).
Bon! Il aurait pu déclencher une crise dés le début de sa mission. C'était le risque à prendre car de toute façon il est à abattre tôt ou tard par le clan Conté. Pour nous mieux tôt que tard. Autant passé à l'étape suivante (laquelle?) en mars ou avril 2007 plutôt que maintenant. Nous aurions tous gagné du temps et serions fixés sur notre sort alors! Il y avait une ambiance de défiance qu'il fallait maintenir avec tous les risques que cela comporte. Notre libération était à ce prix surtout après toutes ces tueries. Et puis, nous avons l'air d'oublier que nous sommes partis d'une motion de vacance du pouvoir (donc de départ de l'exécutif) à un compromis de délégation de pouvoirs de chef du gouvernement!
Deuxième erreur: déculpabiliser, de facto, Mamadou Sylla qui est à la source et au centre de toutes les intrigues politiques ces dernières années. Lansana Kouyaté n'est pas l'initiateur des poursuites contre lui donc il n'avait qu'à laisser la justice suivre son cours. Cet allié précieux de Conté affaibli et occupé à se défendre, le PM aurait eu un souci en moins. Il aurait forcé le respect et le support de la majorité de Guinéens. Au contraire, il lui a permis de rebondir et a semé le doute dans nos esprits quant à sa vraie mission. Etait ce une des conditions posées par Conté pour accepter sa nomination? Tout semble le corroborer.
Kouyaté aurait dû comprendre dés le début que l'on ne peut pas être à la fois l'ami de Conte et du Peuple en même temps: Conte et le Peuple sont ennemis depuis longtemps!
Le PM a échoué dés le début en prenant les mauvaises initiatives et je regrette Conté n'y est pour rien: il fait jouer ses instincts de survie et son expérience au pouvoir!
Ceci me rappelle la chanson du chanteur ivoirien, Daouda, "la femme du patron": elle lui fait des avances. Qu'il accepte ou non, c'est pareil; il est foutu. Que faire?
Le "pauvre" Lansana Kouyaté par excès de calculs politiques s'est mis dans la même situation. Une grande partie des Guinéens ne lui font plus confiance tout comme le clan présidentiel. De toutes façons, nous ne pouvons avoir confiance à quelqu'un qui cite Sékou Touré positivement dans ses discours!
Et comme par enchantement, il découvre tout à coup les vertus du dialogue avec les Forces du Changement, partis politiques compris.
Comme on dit vulgairement: " si tu ne sais pas faire la politique, la politique va te faire". Qui a dit que c'était facile? C'est pour cette raison que certains pressentis à la mission ont refusé d'être sur la "short list" des Forces de Changement.
La seule et unique voie de rachat pour le PM est la réussite des élections législatives, si Conté et son clan le lui permettent! Wait and see!

Thursday 2 August 2007

Conakry dans l'impasse

Nous commencerons notre propos par:"que Dieu sauve la Guinée!" Le Pays est dans l'impasse.
Nous assistons à un véritable marathon politique, sous la forme d'un jeu d'endurance: d'un côté, Conté et son clan sûrs de leur réserves financières permettant de s'acheter la fidélité d'une partie de l'armée et certains Guinéens avec Lansana Kouyaté pensant ruser en s'implantant politiquement de façon insidieuse et de l'autre nous avons des syndicalistes et la Société Civile qui ont donné à leur ennemi la corde (L.Kouyaté) avec laquelle il va les pendre. Quant aux partis politiques, ils sont, de facto, réduits au statu d'associations d'observateurs apolitiques (sic). Dans ce scénario, ces derniers sont sans aucun doute les perdants car plus le statu quo dure, plus les Guinéens seront convaincus que la solution ne pourra venir des hommes politiques et par conséquent ils seront tentés par n'importe quel habile charmeur, si ce n'est prendre leur destin dans leur propres mains. Dans tous les cas, l'avenir est incertain pour tout le monde, comme toujours seuls les stratèges s'en sortiront avec peu de dégâts.
Le processus a été grippé par Lansana Kouyaté par excès de calcules politiques: sa nomination étant intervenue dans des conditions calamiteuses sans support légal, le PM veut ruser pour s'incruster dans le paysage politique même au détriment de la réussite de l'application des accords. En effet, son assurance anti-échec est Lansana Conté qui lui servira aisément de bouc émissaire pour se disculper. Et conditionnés comme ils le sont, les Guinéens mordront à l'hameçon sans réfléchir.
Ma conviction est que si Lansana Kouyaté avait réellement l'intension d'assumer sa mission pleinement sans état d'âme, il se serait appuyé dés le début sur les forces du changement (syndicats, Société Civile, partis politiques et littéralement sur les phrases des accords tripartites) sans les inclure dans son équipe pour autant. Au moins, nous serions fixés maintenant sur notre sort immédiat: soit Conté le révoque avec tous les risques pour lui et nous, soit il le laisse faire en faisant une grève du zèle ce qui est nettement préférable au statu quo dans lequel le PM nous a plongé. Seule une attitude de défiance et de détermination en février 2007 après sa nomination aurait fait douter Lansana Conté et maintenu la pression sur lui. C'était le risque stratégique à prendre pour forcer le respect et l'autorité du gouvernement. Comme c'est souvent le cas en politique: ça passe ou ça casse! Avait il besoin d'être légaliste a ce stade alors que Conté n'a jamais respecté ni sa parole, ni ses engagements écrits encore moins ses propres décrets? Mais pour cela, il aurait fallu une personne téméraire et audacieuse. A situation exceptionnelle, comportement exceptionnel. L.Conté respecte les personnes qui osent et agissent, c'est-à-dire les praticiens et méprise les théoriciens. Ce qui se comprend de par sa formation et carrière: le théorie se pratique sur le terrain, pas dans les salons!
L. Kouyaté a réussi à semer le doute et la suspicion en promouvant certains syndicalistes au rang de ministres et les proches parents d'autres à des postes de responsabilité politique. Connaissant la mentalité en Guinée, ceci peut justifier toutes les compromissions car une nomination est une fin en soi pour la plupart de mes compatriotes. En plus, la formation et le parrainage du ministre de l'intérieur d'un mouvement de soutien au gouvernement, paradoxalement, ne fait que compliquer le paysage politique dans la mesure oú par cet acte Lansana Kouyaté n'est plus un acteur neutre. Si le sort des PMs en Côte d'Ivoire a influencé son attitude face à Conté, alors il a eu tort car les cas sont bien différents. La seule circonstance atténuante pour L. Kouyaté est que sa propre sécurité personnelle était assurée par des éléments contrôlés par Conté. Il lui revenait de négocier cela avant sa prise de fonction et trouver la solution.
Bien sûr, toute cette analyse ne vaut que si L.Kouyaté n'est pas de connivence avec L.Conté (je ne sais plus quoi penser de lui tant son attitude est trouble et…).
Rétrospectivement, mon analyse est que le "Vieux Biro", si son état de santé le permettait, aurait été le meilleur candidat pour cette mission: il a le courage et la carrure pour affronter Conté, il connaît politiquement le Pays; il a montré son indépendance et su forcer le respect en osant défendre les droits des Guinéens à l'Assemble Nationale (comparé à L.Sidimé et A.Somparé), n'en déplaise à ses détracteurs (pour son passé PDGiste):" tout homme évolue, seuls les imbéciles ne changent pas". J'imagine que L.Conté se serait opposé mais il aurait fallu l'imposer malgré leur hostilité. De plus, par rapport à tous les autres proposés, il n'aurait certainement pas d'ambition politique à long terme donc pas de tentative d'usurper le pouvoir. Nous savons qu'en politique l'appétit vient en mangeant comme Sydia Touré en Guinée, A.D.Ouattara en Côte d'Ivoire ou Kabila en RDC, pour ne citer que ceux-ci.
Bon! Que faire maintenant?
Apparemment, la tenue d'une Conférence Nationale ne semble pas emballer les Forces du Changement. Or je ne vois aucune solution politique à l'horizon encore moins des élections législatives comme prévu dans la sérénité. Je persiste en disant que dans les conditions actuelles le PUP ne peut perdre les élections même s'il n'a qu'un seul militant qui lui reste fidèle, pour la simple raison que sa cinquième colonne (comme l'a dit un internaute) a été, avec art, installée au cœur de l'administration et attend patiemment d'être activée. En plus, en matière de scrutin, l'argent est le nerf de la guerre. A moins que Conté ne disparaisse prématurément, malheureusement pour nous, seul un officier vaillant et patriote pourrait éviter le chaos en Guinée. Apres tout, c'est peut être un moindre mal avec le Doyen Ba Mamadou qui implicitement a de la compréhension et de l'indulgence pour Mamadou Sylla(l'homme le" plus riche de Guinée" grâce au Trésor et BCRG) et Alpha Condé fier d'être l'ami de Kassory Fofana (qui défie quiconque de prouver qu'il s'est enrichi dans les caisses de l'Etat Guinéen) et les autres hommes politiques dont on connaît ni l'opinion sur ce qui se passe dans le pays ni sur les grands dossiers qui alimentent les polémiques: au lieu de faire la politique, ils la subissent comme toujours.

Wednesday 25 July 2007

Propositions de Décentralisation en Guinée

Une des solutions que nous préconisons pour la Guinée est une décentralisation de l’administration du territoire en terme de développement. J’en profite pour préciser que je me refuse à utiliser le terme de « fédéralisme » pour des raisons psychologiques. Car pour nous, La Guinée, telle quelle, est une entité unie ; et parler de fédération reviendrait á la ‘balkaniser ‘dans l’esprit de la plupart des Guinéens. Le colonisateur, hélas, a rassemblé sous un seul territoire des peuples différents bien que relativement proche culturellement ; puis la politique politicienne de Sékou Touré puis l’équipe de Lansana Conté ont créé une division et ‘clannisation’ des Guinéens qu’il n’est pas nécessaire de matérialiser en parlant de fédération. Assumons donc notre histoire et ses conséquences en gardant la Guinée une et indivisible mais administrée de façon réaliste á favoriser le développement.
La Guinée est découpée en quatre régions naturelles- la Basse Guinée, la Moyenne Guinée, la Haute Guinée et la Guinée Forestière- ce qui correspond à la répartition naturelle des quatre grands groupes ethnoculturels du pays ; quoique vous conviendrez que les populations sont plutôt mélangées maintenant malgré ce que l’on croit . Ainsi, il y aurait un Gouverneur élu au suffrage direct uniquement par les personnes inscrites et vivantes dans la région. Cet élu aurait pour prérogatives le développement et la gestion sociale de sa zone- qui sont indissociables-. Il serait entouré de délégués dont le nombre et les pouvoirs seraient laissés á sa discrétion et selon les moyens dont il dispose. La sécurité, la défense, l’enseignement et autres secteurs á caractère national resteraient, bien entendu, du ressort du Gouvernement Centrale. Néanmoins en terme de Sécurité, vu l’importance et la spécificité des moyens de lutte applicable pour chaque région, il serait souhaitable que le Gouverneur nomme un délégué à la Sécurité qui serait dans ce cas particulier une fonction de conseiller et de liaison auprès du Ministre en charge.
Comment ces Gouvernorats seront ils organisé ?
Tout candidat devra prouver qu’il réside officiellement et paie ses taxes localement depuis au moins deux ans, déclarer ses revenus et patrimoine. Justifier localement aussi par signature du support d’un électorat d’au moins 10.000 personnes jouissant de tout leurs droits. Ces mesures ont pour but, bien sur, d’éviter des candidature fantaisistes et pléthoriques qui d’une façon ou d’une autre nuisent au bon déroulement du processus électoral. Demander que tout candidat soit issu d’un parti politique n’est pas démocratique dans ce cas particulier ; donc toute personne remplissant les conditions devrait pourvoir se présenter.
Le Gouverneur de Région s’appuiera sur une assemblée régionale dont les députés seront issus de l’Assemblée Nationale et élus selon le scrutin normal des députés de la Nation pour les circonscriptions située dans cette région. Ceci pour des raisons économiques et afin d’éviter un dédoublement de la fonction. Ceci permettrait un contrôle sur l’exécutif local et á la démocratie de s’exprimer librement. Mais néanmoins, et cela est important, ces députés n’auront á ce niveau local qu’un rôle de supervision, de contrôle financier/budgétaire et constitutionnel, pas celui de dicter ou entraver la politique locale du Gouverneur élu. Ceci pour la simple raison que ce dernier pourrait voir son travail saboter par une majorité hostile s’il n’en est pas issu.
Le mandat du gouverneur á l’instar de celui du Président de la République serait de 6 ans pour un premier mandat puis de 5 ans en cas de reconduction : 6 ans pour commencer car nous estimons qu’il faut leur accorder une année pour mettre en place leur structure et ajuster leur stratégie et 5ans sont largement suffisant pour faire ses preuve. Entre autre, notre conviction est que, de nos jours, vu la complexité et lourdeur de la tache il n’est pas raisonnable de maintenir une personne dans ces fonctions plus de dix ans. Le Gouverneur sortant après deux mandats successifs ne pourra se représenter qu’après cinq (5) ans au moins.
Pour sauvegarder la Démocratie, vous serez d’accord avec nous sur l’axiome qui dit que « tout homme, quel qu’il soit, á un poste de haute importance/responsabilité pendant plus d’une décennie dérive en autocrate, se croyant omniscient et omnipotent ».
Il serait intéressant que le candidat au poste de Gouverneur se presnte avec un colistier qui sera son adjoint devant les électeurs pour qu’en cas de vacance du pouvoir nous sachions qui nous aurons comme successeur. Cela évitera de refaire des élections et garantira une certaine stabilité.
Les Gouvernorats de Régions seront financés d’une part par les taxes et impôts locaux et d’autre part par les revenus de la richesse nationale. Pour les prélèvements localement, le gouverneur présentera son projet á l’Assemblée Régionale pour approbation avec possibilité de l’imposer s’il y a blocage systématique après 4 mois. Quant á l’Assemblée Nationale, elle devra, de façon équitable, voter un budget complémentaire pour chaque région. Nous insistons sur le mot « équitable »- et non égale- car la richesse nationale doit être vraiment nationale et donc solidaire et par conséquent certaine région devront recevoir plus de fonds que d’autres indépendamment de la richesse de leur sous-sol. Ce que nous voulons dire par là est que certaines zones vont regorger de minerais pendant que d’autres seront plus arides et moins riches. Mais en tant que Nation, une fois cette richesse exploitée, son revenu appartient a tout le pays et tout le monde doit en profiter sans aucune distinction dans la mesure ou c’est souvent l’Etat, la Nation, et non la région, qui a financé les travaux qui ont conduit á la découverte et á l’exploitation de cette richesse. Il est donc injuste que la partie du territoire oú par pure chance se trouvent ces gisements en bénéfice plus que d’autres. Seule l’agriculture peut échapper á ce principe par le simple fait que la richesse dans ce cas est uniquement le fruit du travail des habitants locaux. Par conséquent, ils peuvent seuls et de façon justifiée jouir du bénéfice de leur labeur.
Le Gouverneur doit avoir la possibilité, en ce qui concerne la région, de signer et directement négocier des accords d’aide au développement avec des pays étrangers et organismes internationaux compétents. Le Gouvernement devra en être informé et ne pouvoir s’y opposer que si ces accords après débats á l’Assemblée Nationale contrarient la politique étrangère du Pays.
Dans ce schéma, le Président de la République et le Premier Ministre conserveraient bien sûr toutes leurs prérogatives respectivement en terme de Politique Etrangère, Défense et Sécurité pour le premier ; économie et développement national pour le second.
De toutes les façons, il reviendra aux professionnels et spécialistes du Droit Constitutionnel de parfaire et lever tout conflit de compétence.

Saturday 14 July 2007

Propositions pour une Constitution Guinéenne

Il ne fait aucun doute á mon niveau que la Guinée doit faire l’objet d’une Refondation.
Il sera donc nécessaire de récrire une nouvelle constitution plus démocratique et plus claire sur les prérogatives du Président de la république. Ceci devra se faire de préférence sous le mandat d’un gouvernement d’union nationale de transition sortant dont tous les membres n’auraient aucune possibilité de briguer la Magistrature Suprême ou la Primature pour les élections présidentielles qui suivraient afin d’éviter tout biais et conflit d’intérêt
Tout d’abord, nous préconisons la mise en place d’une Commission Electorale Indépendante (CEI) ou toute autre organisme d’organisation et de contrôle des élections en Guinée complètement indépendant de l’exécutif. Cette structure serait incluse dans la constitution avec des règles et fonction bien précises. Son Président ayant au moins 10 ans d’expérience en droit Constitutionnel serait élu á bulletin secret par le corps des Magistrats pour un mandat unique de 8 ans ainsi que les autres membres. La structure serait composés d’un représentant du Président de la République, un pour chaque parti politique représenté á l’Assemble Nationale, un pour l’ordre des Avocats, un journaliste élu par la presse, un issu de l’état major de l’Armée et éventuellement des représentants de la société civile désignés par l’Assemblée Nationale. De plus, de par la loi les fonctionnaires du Ministère chargé d’organiser les élections devront se mettre pour la durée du scrutin á la disposition de l’organisme indépendant mentionné plus haut, quel que soit son appellation. Le Ministère organisant les élections ne devra être que prestataire de service pour l’organisation du scrutin.
Le candidat á l’élection de Président de la République devra obligatoirement être d’abord un élu : soit député, maire d’une commune ou autre poste électif au suffrage universel comme les gouverneurs (qui devront désormais être élus, nous y reviendrons). L’idéal serait que le candidat passe les étapes suivantes : député ou maire puis Gouverneur de Région. Seulement après, il pourrait faire candidature au poste de chef de l’Etat. Cette sélection serait très utile car seuls les plus connus/es et qui ont fait leur preuve seraient éligibles. Il/elle doit révéler son patrimoine, celui de sa femme et ses enfants majeurs. Ces Comptes en banque devront aussi être connus. L’age minimum devrait être autour de 40 ans et le maximum aux alentours de 70ans. Le candidat devra justifier d’une résidence et du payement de ses taxes et impôts d’au moins 5ans en Guinée sauf pour les fonctionnaires internationaux pour lesquels cela seraient réduit á 18 mois. De plus, il faudrait que la candidature soit soutenue par au moins 20 000 signatures de personnes jouissant de tous leurs droits dont un maximum 35 pour cent des sponsorisant doit venir de la même région administrative. Ceci pour prouver en partie que le candidat a des supporters sur toute l’étendue du territoire. Et bien sûr une signature ne sera valable que pour un candidat á la fois. Cette mesure est nécessaire pour éviter des candidatures fantaisistes, de complaisance comme ce fut le cas en Guinée. Quant à la caution à payer, il reviendra aux autorités compétentes de fixer le montant. La durée du mandat devra être de 6ans pour une première investiture puis 5ans en cas de reconduction : 6 ans pour permettre au nouvel élu de mettre en place son équipe et sa stratégie de gouvernement la première année puis il/elle disposera de 5 ans pour faire ses preuves. En cas de réélection 5 autres années suffisent largement pour parfaire le travail et passer la main. Car l’expérience montre que les présidents de la République qui se maintiennent plus de dix au pouvoir deviennent des dictateurs et sont coupés des réalités de leur peuple. Ils pensent être omniscients et leur entourage en profite pour bâtir une ‘nomenklatura’ ou mafia.
Le président de la Republique devra se soumettre et dévoiler son état de santé tous les 18 mois. Cet examen devra être fait par au moins trois professeurs de médecine dont un psychiatre, désignés par la commission électorale indépendante. Un seul sera recruté localement et les autres devront venir de l’étranger pour réduire toute pression éventuelle sur le résultat de leur travail. Par ailleurs, il sera mentionné clairement que seul les maladies pouvant handicaper/entraver les aptitudes de travail du patient devront être révélées après contre expertise. La médecine appliquée au Président sera celle de la Médecine du Travail car c’est ce dont il est question et non d’alimenter des rumeurs ou de dévoiler ce qui ne concerne que lui. Par exemple annoncer qu’il va devoir porter des lunettes ou faire un régime d’amaigrissement á aucun intérêt pour le peuple.
Tout amendement á la constitution dorénavant et son application ne pourra se faire au bénéfice du Président en fonction ou au détriment des partis d’oppositions. C’est á dire que toute nouvelle disposition constitutionnelle devra s’appliquer au successeur de son initiateur, et non á lui. Ceci évitera des ‘trippatouyages’ et de manipuler les textes en faveur de l’exécutif, comme se fut si souvent le cas en Guinée, Sénégal, Tunisie et autres pays…
La fonction de Premier Ministre devrait être institutionnalisée particulièrement pour un pays comme la Guinée qui exige des batailles titanesques sur plusieurs fronts á l’intérieur comme á l’extérieur. En effet, une seule personne ne saurait efficacement gérer et agir sans déléguer une partie de son autorité. Il serait souhaitable d’établir un régime oú le Premier Ministre serait issu de la majorité parlementaire ou élu par le parlement avec des prérogatives fortes en politique intérieure et par contre la défense et la diplomatie (affaires étrangère) seraient du ressort du Président de la République. A ce propos, au cas oú nous garderions la Constitution dans sa mouture actuelle- car je considère que la constitution actuelle est imparfaite et surtout a été trahie dans son esprit par le Général Conté, il est nécessaire de la parfaire en y inscrivant surtout des garde-fou et de préciser le rôle de la Primature.
L’autre domaine qui mérite attention concerne les nominations faites par le Chef de l’état. Le poste de Chef d’état Major, les Présidents de la Cour Suprême, de la Cour Constitutionnelle ainsi que les nominations de hauts cadres á la tête de la Police et la Gendarmerie devront obligatoirement être proposés par le parlement et ce sera au Président de l’accepter ou non en motivant sa décision. Ceci pour la simple raison que ces personnes ne doivent pas se sentir redevables á la personne qui les aura choisie mais á savoir qu’ils sont là pour servir le peuple et seulement le peuple. Ces fonctions requièrent une neutralité totale dans leur exercice, d’oú ses précautions.
L’application de la démocratie et de la Constitution repose sur l’exégèse qui en est faite, le pouvoir exécutif a toujours tendance à en faire une interpretation sélective et abusive en sa faveur. Le cas de Laurent Gbagbo en Cóte d’Ivoire en est un bon exemple. Il est donc de notre devoir de prendre toutes nos dispositions pour ne plus être abusé par les hommes politiques.
Il faut entre autres, á tout prix, inscrire dans la Constitution qu’elle ne peut être révisée ou amendée que tous les 25 ans au moins. Et pour ce faire, il faut qu’un minimum de 70 pour cent des élus au parlement ratifient la proposition qui devra être soumise á referendum dont le nombre de ‘oui’ doit être égal ou supérieur á 65 pour cent pour changer la Loi Fondamentale.
La dernière votée en Guinée en est la preuve, faute de contre pouvoir et de garde-fou, le Général Lansana Conte ne s’est pas gêne á la violer et á la changer ad libitum.
Quant á la vacance du pouvoir : toute personne devant assurée l’intérim, comme le président de l’Assemblée Nationale par exemple, devra terminer le mandat du Président mais ne pourra pas être candidat aux élections. Cette mesure tout en assurant une certaine continuité, permettra un scrutin plus juste.
En autres, il faut qu’il soit mentionné qu’aucun parti politique ne peut monopoliser plus de 65 pour cent des sièges au parlement.
Nous insistons sur ces mesures qui rendraient de notre Constitution révolutionnaire en Afrique et surtout dans le Monde mais elles sont nécessaires pour que notre prospérité ne soit plus perturbée par la Politique. Paradoxalement, en Afrique nous avons écrit les meilleurs constitutions, comparé aux Occidentaux en général surtout ceux avec des monarchies constitutionnelles, mais contrairement á eux nos hommes politiques trahissent, violent, transforment á souhait ou refusent tout simplement d’appliquer la Loi Fondamentale s’appuyant sur l’Armée. Ce dernier élément fait réellement toute la différence entre les pays occidentaux et nous terme de stabilité. En Europe ou en Amérique aucun officier militaire ne songerait á s’emparer du Pouvoir par culture politique et surtout le Peuple ne se soumettrait pas. Donc, en attendant d’en arriver là, il faut tout mettre en œuvre pour ne laisser aucune marge de manœuvre á d’éventuels fraudeurs politiques.
En terme de maintien de l’ordre : tout individu membre de la Police, de la Gendarmerie ou de l’Armée qui ouvrirait le feu sur un citoyen Guinéen, fera l’objet automatiquement d’une mise en examen ou suscitera obligatoirement l’ouverture d’une information judiciaire pour établir les faits et décider des suites á donner á l’incident. Il faut que les forces de l’ordre arrêtent de tuer impunément les citoyens qui les paient, habillent, logent et en contre partie qu’elles sont sensées protéger. La priorité doit être accordée á la vie de l’individu a fortiori si celui-ci ou celle-ci est sans arme (donc incapable de se défendre). Il faut arrêter ce paradigme démagogique qui veut que les raisons d’état priment sur la vie d’un d’homme ou d’une femme. En fait, souvent des arguments spécieux servent á protéger encore et toujours les politiques et le pouvoir. Il ne faudra plus qu’un Guinéen en tenue puisse plus tuer un autre Guinéen impunément avec ou sans ordres et qu’il n’y ait aucune conséquence.
Le président de la République gardant ses prérogatives de dissolution de l’Assemblée Nationale devra en informer l’organisme chargé des élections qui après consultation de la Cours Constitutionnelle devra lui faire des propositions de dates pour le scrutin et sera en charge de son organisation et exécution. Il faut tout faire pour que les calculs et manipulation des suffrages par les politiques cessent (exemple de A.Wade au Sénégal).
Pour compléter la partie concernant la déclaration de patrimoine des élus, membres du Gouvernement et hauts fonctionnaires aux postes financièrement lucratifs, il faut si la révélation des biens á la prise de fonction ne fait pas l’unanimité, voter la loi suivante : Ces personnes devront obligatoirement déclarer tout acquisition immobilière, financière et autres en Guinée ou á l’étranger tendant á accroître leur patrimoine/actif au sens large survenue après la date de leur prise de fonction officielle. Toute personne omettant de se soumettre á cette loi sera punie par une amende équivalent á au moins 40 % de leur patrimoine et par un emprisonnement après saisi du Procureur de la République par tout citoyen guinéen ou étranger si l’Etat ne le fait pas.

Saturday 7 July 2007

Conté et les Guinéens

Les derniers événements á Conakry concernant la lettre ouverte des syndicats au gouvernement, l'alliance de certains partis á majorité "uni-ethnique" et les commentaires du Doyen Ba Mamadou qui semble avoir de la sympathie ou des affinités avec Mamadou Sylla ("Futur Tout…") ont suscité en moi une réflexion sur Lansana Conté et les Guinéens.
Tout d'abord, si quelqu'un pouvait m'expliquer ce qui lie le Doyen M.Ba á M.Sylla, je serais intéressé de savoir car il a l'air de défendre le meilleur ami de Conté á chaque fois qu'on lui demande son avis. Ce qui me dérange c'est que défendre Mr Sylla revient á approuver Lansana Conté car ce sont ces hommes (et ses hommes) qui lui permettent de se maintenir et détruire la Guinée directement et par proxy.
Il est évident et de pratique courante en politique de s'attaquer aux soutiens (financiers, partisan et autres) du chef pour le déstabiliser avant de le vaincre. Pourquoi le Doyen Ba oublie cette règle élémentaire avec l'expérience qu'il est sensé avoir? Serait il devenu trop vieux ou bien alors a-t-il était marabouté par Sylla? L'opposition guinéenne est bien déroutante: vous la retrouvez souvent oú vous attendiez le PUP!
Ceci nous ramène au vrai sujet de mon intervention.
Soit les Guinéens sont parmi les peuples les plus naïfs -á cause des querelles artificiellement ethniques- ou alors Lansana Conté a les meilleurs marabouts du Monde.
N'ayant pas le courage de m'attaquer á tout un peuple, j'opte pour la seconde alternative, les faits sont troublants:
-Commençons en juillet 1985, L.Conté confortablement á l'abri á Lomé est sauvé par le Capitaine Baldé, remis au pouvoir et "bombardé" Général "pour service rendu á la Nation"( qui parlait d'infidélité Peul?) ; casses anti Malinké et exécutions sommaires. Personne ne dit mot-" consensus"-." Vive Conté!"dans les rues de Conakry.
-Fin des années 80, alors que tout le monde exige une Conférence Nationale qui aurait certainement épargné á la Guinée toutes ces années de régime Conté, Mr Siradiou Diallo rejoint L.Conte pour s'y opposer et permet ainsi au CMRN d'appliquer sa stratégie de confiscation du pouvoir á jamais. Vive Conté!
-Le PUP est fondé pour soutenir L.Conté á Mamou (Fouta-djalon) sous l'égide du Vieux Biro au détriment de Ba Mamadou et Siradiou Diallo qui ont certainement le défaut d'être des "diaspos" ( qui parlait de racisme Peul?). Vive Conté!
-Décembre 1993: après des mois de préparations dans tout le Pays et des fortunes dépensées, Siradiou Diallo lance un mot d'ordre de boycotte la veille du scrutin -quelle aubaine pour Conté!-. Puis Mr L.Sidimé annule les voix de deux grandes villes acquises á Alpha Condé pour que L.Conté soit élu. Les électeurs de ces villes auraient été prêts alors á mourir pour défendre leurs droits mais A.Condé paniqué les en aurait dissuadé craignant une répétition des exactions de juillet 1985. Vive Conté!
-Le comble arrive en février 1996: des militaires (tout bon militaire est aussi bon stratège) décident de se rebeller, ils vont jusqu'á tirer des obus sur leur Commandant en Chef (L.Conté), l'arrêtent en l'humiliant. Ils sont si mauvais stratèges qu'ils sont obligés de le libérer avec les honneurs et le fameux "bulletin rouge" qui devait les amnistier avec promotion salariale; ceci après avoir attenté á la vie du Général. Tout le monde tombait des nus tant leur naïveté est infinie. Pas étonnant qu'ils soient encore les dindons de la farce! Une fois de plus: Vive Conté, le "béni"!
-Enfin les élections de 1998 boycottées par l'opposition entière qui ne propose aucune alternative, ni actions concrètes pour déstabiliser le régime du Général qui recevra les félicitations de la Communauté Internationale et passera du quinquennat au septennat "illimité" haut la main. Vive Conté!
-Last but not least, le Doyen Ba Mamadou-le premier opposant officiel- trouve nécessaire de monter au créneau pour défendre Mamadou Sylla, le meilleur ami et allié du Général Conté, qui a contribué sans aucun doute aux spoliations, malversations financières -même si rassembler les preuves sous ce régime sera difficile- et autres actions au détriment du Pays/Peuple qui ont aboutit aux révoltes sanglantes de janvier et décembre 2007.
La politique du Doyen Ba a ses raisons que la raison ne connaît décidemment pas! Bon! Apres tout, c'est un "Ba"; Diallo il aurait été plus cohérent!
Ah! Lansana Conté, tu nous tiens bien! Est-ce la Baraka ou bien les Marabouts ?
En effet, le vieux Général n'a pas encore perdu la guerre et même pas la première bataille (de janvier-fevrier 07) en fin de compte!
Il faut reconnaître pour notre malheur que le Général Conté est un bon militaire car contrairement á ses collègues de février 1996, il s'avère être bon stratège.
Finalement, j'ai parlé plus haut de querelles artificiellement ethniques car lorsqu'on vit en Guinée et que des alliances/amitiés inter-ethniques á but lucratif se créent tous les jours comme le dernier cas á propos du "riz chinois" entre Alseny Barry, le Général Kandé, Karamokoba Camara, Bruno Bangoura, Alpha Amadou et autres qui peut parler réellement de problème ethnique? Peut être pour nous ici á l'étranger il y en a un mais au Pays ils s'arrangent entre eux car ils sont conscients qu'ils sont complémentaires pour gagner honnêtement ou pas leur vie dans la paix.

Monday 25 June 2007

Conférence Nationale

Les échos venant de Conakry et surtout du Net nous poussent à intervenir et insister sur l'indispensable organisation d'une Conférence Nationale (de réconciliation) comme nous l'avions déjà proposé et certains internautes le suggèrent aussi. Il nous parait évident que la situation politique en Guinée l'impose!
La répartition des forces, hélas, sur le terrain laisse peu de choix d'alternative á la conférence Nationale pour refonder la Nation guinéenne. En effet, ni des élections législatives, ni des compromis (car inapplicables) avec 'notre' Général Conté ne résoudront définitivement nos problèmes de bonne gouvernance, de démocratie et de Justice. Ce sera un éternel recommencement tant que Lansana Conté est au pouvoir avec son cortège de malheurs. La seule façon, hormis un coup d'état, de redresser la situation sociopolitique en Guinée sans affrontement est l'organisation d'une Conférence Nationale. Comme ce fut les cas ailleurs, elle permettrait de jeter les bases de la transition et d'une nouvelle constitution. Les candidatures libres par exemples et d'autres mesures transitoires ad hoc pourraient être adoptées pour décrisper et relance le Pays dans le bon sens.
Pour ceux qui avaient des doutes, le Général est de retour, comme après février 1996, avec la détermination de faire fi des accords signés avec les syndicats et la Société Civile. Les nominations dans l'administration et le programme du PM ne sont que des pis-aller jusqu'au jour oú les intérêts du Général seront touchés. Lansana Conté est docile pour l'instant parce que les caisses sont vides et les Occidentaux lui font miroiter beaucoup de milliards. Il va jouer le jeu jusqu'à ce que l'argent rentre et puis il va prétendre rester le maître absolu et décider ce qui l'arrange quel que soit les résultats des législatives surtout s'il ne réussit pas á frauder.
Il ne faut surtout pas se leurrer avec Mr Lanasana Kouyaté, très habile et averti, pour affronter le Général Conté: plus longtemps il restera comme Premier Ministre, mieux se sera pour son avenir car cette fonction lui ouvre de nombreuses perspectives financières (sans malversations) et politique à travers ses contacts et déplacements à l'étranger. Il ne perdra jamais sur les deux tableaux. Pour Mr Lansana Kouyaté c'est une situation de ' qui perd gagne ou gagnant, gagnant': de toutes façons, il passera pour la victime, limogé pour avoir voulu bien travailler. Il n'est pas dupe et savait très bien en acceptant le poste ce qu'il allait faire connaissant Conté et le Système dont il est issu après tout, á la seule différence qu'il l'a servi de l'étranger á différents postes. Je ne me soucie pas de l'avenir du PM, il s'en sortira!
Par contre, pour nous Guinéens la situation est toute autre car nous avons l'une des oppositions les plus amorphe du Monde: l'opportunité était belle de monter au créneau publiquement tous unis pour condamner les tracts racistes et exiger l'ouverture d'une enquête avec obligation de publier les résultats d'enquête. Si ni les événements de janvier, février 2007 ni les tracts haineux n'ont pu les rapprocher pour défendre la Nation face á ses ennemis, nous devons nous méfier d'eux car cela n'augure rien de rassurant pour l'avenir.
Le paysage politique guinéen a besoin lui aussi de refondation. Il ne s'agit pas seulement de blâmer Lansana Conté alors qu'aucune volonté d'action ne se manifeste dans l'autre camp politique. Et lorsque des syndicalistes veulent alors assumer leur rôle, certains 'politiciens' s'offusquent.
Pour revenir aux tracts, il faut dire que diffuser une telle haine á l'échelle national nécessite une structure bien organisée et un minimum de moyens financiers! Les auteurs présumés seraient connus mais encore une fois le scandale veut être étouffé au nom de la "paix sociale" (sic). Le seul service/département en Guinée dont la compétence n'est pas en doute est celui des Renseignement Généraux. Ils savent qui est/sont derrière ces tracts haineux. Encore une fois, les leaders de Position (opposants) se comportent en simples citoyens et observent comme si leur rôle n'était pas d'intervenir bruyamment au nom de l'Unité Nationale et surtout de la Morale (c' á d: pas de place pour l'homophobie chez nous) dont ils devraient être les défenseurs et garants. Prétendre que vous êtes actifs derrière la scène, en 'back stage', est facile á dire mais difficile á prouver! Or votre avenir politique dépend de nous les électeurs qu'il faut convaincre. Parler et commenter des 100 jours de Lansana Kouyaté seraient plus importants que dénoncer des tracts criminels? Pourquoi s'étonner alors que les syndicalistes veuillent jouer votre rôle? Peut être que les opposants sont heureux et sont á l'aise avec la situation actuelle en Guinée mais pour les syndicalistes et nous autres simples Guinéens souffrons.
Pour récapituler, les douloureux événements de janvier, février 2007, la révolte de l'armée (avec un petit (a)) hormis la milice, les tracts haineux, l'intelligentsia qui perd le nord dans des querelles ethniques, les leaders de l'opposition accommodant et Lansana Conté protégé par la milice, seule une Conférence Nationale peut sauver la Guinée. Pour ce faire toute les parties prenantes au déclenchement et au succé de la grève devront encore une fois se montrer solidaires et l'imposer comme alternative au déclenchement d'une autre grève qui ferait encore des dégâts.
Il faut une Conférence Nationale!!