Thursday 14 June 2007

Guinée cherche opposant desespérément...

Les informations venant de Conakry ne sont pas encourageantes: des tracts racistes circulent impunément, le pays est toujours sans administration á l'intérieur et les voyous á col blanc se baladent librement et narguent le Peuple.
S'il est vrai que Lansana Kouyaté abuse subtilement de notre naïveté et en profite pour se faire plaisir avec l'argent du Pays, il n'en demeure pas moins que les Syndicats, la Société Civile et les partis politiques ont aussi leur part de responsabilité. Ce sont les premiers qui l'ont proposé et lui accordent trop de marge de manœuvre ; pendant que les seconds sont muets, effacés comme s'ils ne sont pas concernés!
Que les syndicalistes et la Société Civile aient dû faire le travail des politiques ne devrait pas les dissuader á reprendre l'initiative et jouer leur rôle. Par définition, un parti politique dans l'opposition est critique et s'exprime pour marquer sa différence. A moins que : "qui ne dit mot, consent".
Lansana Conté et Mamadou Sylla auraient ils "marabouté" tout les Guinéens au point qu'un leader politique de l'opposition prenne la peine de défendre "l'homme le plus riche de Guinée"? Cette attitude me choque pour deux raisons:
- premièrement, tout Guinéen connaît l'origine douteuse de la fortune de Mr Sylla fait de passe-droit, marchés gré á gré et autres irrégularités. C'est un des rares cas oú une erreur judiciaire serait bénéfique pour la Guinée. Perdre son temps á écrire pour défendre de telles causes alors qu'il y a beaucoup de choses á dénoncer! Je tombe des nus! Autant défendre et justifier la supposée richesse du Général!
- Deuxièmement, en homme politique averti, il sait que tout ce qui peut affaiblir Lansana Conté est bon á exploiter donc pourquoi semer le doute dans l'esprit des militants?
Les coupeurs de route et les tracts anti-peuls qui circulent pas seulement á Conakry mais dans tout le pays démontrent bien que le gouvernement a fait preuve de légèreté ( le moins que l'on puisse dire) en ne voulant pas ou en osant pas renouveler l'administration et réaffirmer l'autorité de l'état. Ceci me rappelle Lansana Kouyaté qui disait tantôt que les gens veulent qu'il soit inconscient mais qu'il ne le sera pas. C'est le cas d'en douter quand il va en 'villégiature politique' régler des problèmes d'après demain alors que ceux d'aujourd'hui sont en souffrance!
Quant á l'opposition, elle agit comme si elle n'était pas sure d'elle et que son rôle se limite á intervenir quand les autorités le veulent en contrôlant l'agenda ou lorsqu'il y a des événements graves. Par définition un parti d'opposition doit se positionner en objecteur de conscience du gouvernement. Je ne comprends pas que les opposants accordent á Lansana Kouyaté une période de grâce alors qu'ils n'ont pas été associés á sa nomination et il n'a pas été élu par le Peuple! Il y a une mauvaise tradition en Guinée qui voudrait que les hommes politiques soient influencés par l'humeur du peuple plutôt que de la façonner. Ce n'est pas parce que tout le monde chante et danse le Premier Ministre que les opposants doivent se sentir intimidés et accommodants et se retenir á dénoncer les dérives. Il y a des militants qui resteront fidèles á leur leader quoi qui advient; par contre la grande majorité dont nous faisons partie cherche désespéramment un opposant qui ne subit pas la politique mais la fait, prend des initiatives et assume guidé uniquement par ses convictions et son amour du Pays. Si nombre d'entre nous sommes réduits á écrire et critiquer confortablement par Internet plutôt que de rejoindre les combattants sur le terrain (n'est pas chef de parti politique qui veut, hélas!) c'est par manque de leader vraiment charismatique et surtout courageux qui nous redonne espoir par ses actes et attitudes. Que reprochons nous aux principaux Opposants:
- Bah Mamadou: le plus courageux et pionnier de la liberté d'expression en Guinée mais pas politiquement inconstant avec des attitudes déconcertantes et instables.
- Alpha Condé: le plus déterminé mais semble trop autoritaire et rigide, rappelle trop les cas de Abdoulaye Wade et Laurent Gbagbo une fois au pouvoir après tant de frustrations.
- Sidia Touré: le plus crédible car moins marqué ethniquement, le plus ouvert et mieux organisé mais manque d'initiatives et de détermination.
- Bah Ousmane: pas de preuves de qualité de leader démontré, l'ombre de Siradiou Diallo encore trop présent et son parti semble trop marqué ethniquement.
- Jean Mari Doré: Parle bien sans plus, souvent sans substance, crée des contreverses pour exister, se faire remarquer et aussi très marqué ethniquement.
- les autres chefs de partis politiques sont trop effacés et manquent d'envergure populaire pour être jugés correctement dans le contexte actuel.
Pour finir, espérons que la jeune génération va avoir le courage de s'engager en Politique avec plus de détermination. La lutte actuelle est loin d'être gagnée á moins qu'elle ne fait que commencée. Nous avons besoin d'un "Ché"!

No comments: